Alcool :
L'alcool est le deuxième facteur d'accidents en France par son importance. Ce classement reste constant depuis des années.
En 2019, on estime que 1052 personnes ont été tuées dans un accident où au moins un des conducteurs impliqués dépassait le seuil d'alccolémie autorisé : c'est plus de 3 personnes par jour. En 2021, on estime que 840 personnes ont été tuées dans un accident avec alcool contre 1052 en 2019.
Environ 1 accident mortel sur 3 est dû à l'alcool. En 2021 par exemple, pour 29% des personnes tuées dans un accident, l'alcool était présent.
Les recherches et les statistiques montrent que le risque d’être responsable d’un accident mortel est multiplié en moyenne par 18 chez les conducteurs alcoolisés, avec un effet-dose marqué (ce qui veut dire que lorsque la dose d'alcool augmente, le risque d'accident augmente encore plus fortement).
L'alcoolémie :
L’alcoolémie, c'est-à-dire la quantité d'alcool pur contenue dans 1 litre de sang, se mesure soit :
- en gramme d'alcool par litre de sang (g/l) ;
- en milligramme d'alcool par litre d'air expiré mg/l.
Pour calculer rapidement votre alcoolémie, multipliez le nombre de verres que vous avez bu par :
- 0,20 pour un homme (d’environ 70 kg) ;
- 0,30 pour une femme (d’environ 60 kg).
Ainsi, si vous êtes un homme et que vous avez bu 2 verres, vous êtes environ à 0,40 g/l de sang.
Si vous êtes une femme et que vous avez bu 2 verres, vous êtes environ à 0,60 g/l de sang.
L'alcool se diffuse donc dans le sang et non pas dans les urines.
Le taux à ne pas atteindre est de 0,50 g/l de sang soit 0,25 mg/l d'air expiré. Pour vous en souvenir, rappelez-vous que l'air est deux fois plus léger que le sang !
Il faut en moyenne 2 verres pour atteindre cette limite. Le plus sûr moyen est donc ne pas boire du tout.
Attention, depuis le 1er Juillet 2015, les conducteurs en période probatoire n'ont plus le droit de boire de l'alcool avant de conduire. En effet, le taux d’alcool autorisé est de 0,2 g/l pour tous les permis probatoires.
La réglementation s’applique donc à tous les conducteurs pendant :
- 3 ans après l’obtention du permis, (même si l'obtention se fait après une invalidation - perte de tous les points - ou une annulation de leur permis) ;
- 2 ans si le permis a été obtenu dans le cadre de la conduite accompagnée.
Le seuil est de 0,2 g/l, et non 0, car il peut toujours y avoir des résidus d'alcool dans notre sang. Ne vous inquiétez pas ces "résidus" ne se cumulent pas avec le nombre de verre bu.
Mais sachez que dès le premier verre, ce seuil de 0,2 g/l est dépassé. Ne buvez pas une goutte d'alcool lorsque vous allez conduire.
Chaque verre servi dans un établissement est “dosé”. Ainsi, que ce soit dans un verre de vin (10 cl à 12°), un bock de bière (25 cl à 5°), ou un verre de whisky ( 3 cl à 40°), on retrouve dix grammes d'alcool pur par verre qui correspondent à 0,2 g/l pour un homme et à 0,3 g/l pour une femme.
Attention, les doses servies à la maison ou chez des amis sont parfois bien plus généreuses et donc contiennent plus d'alcool pur. Pour les alcools fort (40°), les doses sont souvent multipliées par 3.
Les effets de l'alcool :
La consommation d'alcool altère fortement les capacités du conducteur dès le premier verre.
L'alcool agit sur :
les gestes qui sont mal coordonnés, moins rapides et moins précis ;
votre vision : champ visuel rétréci, mauvaise estimation des vitesses des autres usagers et des distances, mauvaise perception des contrastes, sensibilité à la lumière.
Vous serez beaucoup plus facilement ébloui si vous avez absorbé de l'alcool et vous serez moins sensible à la lumière rouge, ce qui est très dangereux car vous risquez de ne pas voir des signes de priorité, souvent de couleur rouge : feux rouges, panneau Stop, panneau Cédez-le-passage.
votre temps de réaction qui s'allonge et votre vigilance qui diminue ;
votre jugement : sous-estimation du danger et surestimation de vos capacités ;
le contrôle des trajectoires qui est fortement perturbé.
Après avoir bu, l'alcoolémie atteint son maximum après une heure si l'on a mangé et entre 15 et 30 minutes si l'on n'a pas mangé.
C'est notre foie qui élimine l'alcool présent dans le sang à raison de 0,10 ou 0,15 g/litre environ en 1 heure. Il faut donc entre 4 et 6 heures pour éliminer 2 verres juste après absorption.
Aucune astuce ne permet de diminuer le temps d'élimination de l'alcool. Les bonbons à la menthe, le café ou le fait de boire beaucoup d'eau ne réduisent pas la durée nécessaire pour éliminer l'alcool dans le sang. Seul le temps fait effet.
Comportements à adopter:
Il est facile de s’organiser afin qu’une soirée entre amis, un déjeuner en famille ou un repas d’affaires ne se terminent pas tragiquement.
Cela ne fait seulement pas encore partie de nos habitudes.
Intégrons donc les bons réflexes. L’important est de s’organiser pour le retour.
Vous avez plusieurs options :
- Vous ne souhaitez pas boire d’alcool. Dans ce cas-là, pas de problème. Vous pourrez même être le conducteur de vos amis, Sam, celui qui ne boit pas. Restez conscient cependant, que vos passagers, saouls, peuvent vous gêner dans votre conduite. Prévoyez des zones d’arrêt en cas de besoin.
- Vous souhaitez boire peu. Dans ce cas, buvez un verre dosé normalement en début de soirée et repartez plusieurs heures plus tard. Attention cependant, l’un des premiers effets de l’alcool est de vous faire croire que vous pouvez continuer à boire puis conduire. Pensez à vous munir d’un éthylotest, disponible dans les bars et discothèques.
Attention aux idées reçues concernant l’élimination de l’alcool. Boire beaucoup d’eau, des cafés ou manger des bonbons à la menthe n’accélèrent pas le processus d’élimination de l’alcool.
Seul le travail du foie fait effet et cela nécessite du temps.
Soyez prudent, l’un des premiers effets de l’alcool est de vous faire croire que vous pouvez continuer à boire puis conduire. Pensez à vous munir d’un éthylotest, disponible dans les bars et discothèques et vérifiez votre alcoolémie avant de partir.
- Vous souhaitez boire sans contrainte et sans risque. Vous pouvez :
- pratiquer le covoiturage : sollicitez alors des amis sobres pour vous raccompagner ;
- utiliser les transports en commun, quitte à attendre leur remise en service au petit matin ;
- prévoir un budget taxi pour le retour : peu coûteux pour les trajets courts à plusieurs ;
- attendre que l’alcool soit éliminé, en finissant la journée ou la nuit sur place soit chez des amis. Cette solution reste la plus conviviale, évite les risques et les inquiétudes. Ne repartez que lorsqu’un nouveau test vous indique que votre alcoolémie n’est plus positive ;
- prévoir un hôtel à proximité de votre soirée. Vous serez ainsi certain de bien dormir et de ne courir aucun risque.
Dans tous les cas, si vous avez bu et que vous n’avez pas tenu les comptes ou bien si vous avez le moindre doute, faites un test grâce à un éthylotest.
Souffez dans le tube de l'éthylotest. Pour connaître le résultat, il suffit de regarder la couleur des cristaux :
si les cristaux restent jaunes, alors le résultat est négatif ; vous pouvez donc conduire.
si les cristaux passent au vert, alors le résultat est positif ; vous devez patienter, prendre un autre moyen de transport, dormir à l'hôtel ou chez des amis.
Pensez à en avoir dans votre voiture ou à la maison pour les amis et rappelez-vous que tous les bars et discothèques sont dans l’obligation de disposer et de proposer à leurs clients des éthylotests.
Désormais, des éthylotests connectés existent. Ils se branchent à votre smartphone et vous indiquent votre taux d’alcoolémie. Si celui-ci est supérieur au taux autorisé, il vous indiquera à quelle heure vous pourrez repartir, une fois que le foie aura fait son travail d’élimination de l’alcool.
Contrôles et sanctions :
Les forces de l'ordre peuvent vous arrêter pour procéder à un dépistage d'alcoolémie. Celui-ci est systématique en cas d'accident corporel ou d'infraction conduisant à une suspension de permis.
Il peut être fait avec un éthylotest (ou alcootest) chimique soit électronique. C'est un appareil mesurant l'alcool contenu dans l'air expiré mais pas suffisamment précis pour avoir une valeur légale, reconnue par un juge.
En cas de dépistage positif, une mesure plus exacte sera effectuée avec un éthylomètre, un appareil mesurant avec exactitude le taux d'alcool dans l'air expiré, ou avec une prise de sang si le conducteur ne peut pas souffler.
Ces deux procédés pourront aussi être utilisés si le conducteur est en état d'ivresse manifeste.
En cas de dépistage positif, le conducteur risque des sanctions qui peuvent être très lourdes.
Les conducteurs en période probatoire contrôlés avec un taux d’alcoolémie supérieur ou égal à 0,2 g/l encourent :
- un retrait de 6 points sur leur permis, soit l'invalidation de leur permis la 1ère année ;
- une amende forfaitaire de 135 € ;
- une immobilisation du véhicule.
Entre 0,5 g/l de sang (0,25 mg/l d'air expiré) et moins de 0,79 g/l de sang (0,39 mg/l d'air expiré), c'est une contravention :
- un retrait de 6 points ;
- une amende de 135 € ;
- une suspension de permis ;
- son véhicule peut être immobilisé.
A partir de 0,8 g/l de sang (0,40 mg/l d'air expiré), c'est un délit puni :
- d'une amende de 4 500 € ;
- d'un retrait de 6 points ;
- d'une immobilisation du véhicule ;
- d'une rétention immédiate du permis qui peut conduire à son annulation ;
- sur décision du juge, une peine d'emprisonnement jusqu'à 2 ans.
Un stage payant sera rendu obligatoire avant de pouvoir repasser le permis.
Lutte contre l’alcoolémie au volant :
Le gouvernement veut étendre l’usage du dispositif homologué d’antidémarrage par éthylotest électronique afin de lutter contre l’alcoolémie au volant.
L’élargissement de cet usage sert deux objectif différents :
- donner la possibilité à un conducteur, dont le permis a été suspendu, de conduire uniquement avec un véhicule équipé du dispositif d’éthylotest anti-démarrage (EAD) ;
- une peine complémentaire pour lutter contre la récidive dès la première contravention due à l’alcool.
Dans le premier cas, c’est le préfet qui, lors de la suspension du permis, décide de restreindre le droit de conduire aux seuls véhicules équipés du dispositif.
Dans les deux cas de figure, l’installation du dispositif EAD est aux frais du conducteur en infraction.
Fonctionnement de l’éthylotest anti-démarrage (EAD) :
Avant de démarrer le moteur, le conducteur doit souffler dans un éthylotest.
Si le test est positif, le dispositif empêche le démarrage du véhicule.
Si le test est négatif, alors le dispositif permet le démarrage du véhicule.
Entre 5 et 30 minutes après le démarrage, un deuxième souffle est nécessaire. Il doit se faire à l’arrêt complet du véhicule. Vous avez 20 minutes pour souffler de nouveau.
Ce deuxième souffle est nécessaire car l’assimilation de l’alcool dans le sang prend du temps, entre 15 minutes et 1 heure.
Il se peut qu’au démarrage, vous n’étiez pas positif mais cela a peut-être changé depuis !
Comme pour le premier test, si le test est positif, le dispositif empêche le démarrage du véhicule et si le test est négatif, alors le dispositif permet le démarrage.
Si le conducteur ne réalise pas le second souffle, alors le moteur s’arrêtera et ne redémarrera pas dès un arrêt de 10 secondes du moteur. Vous vous retrouverez alors bloqué sur la route et seul un dépanneur pourra récupérer le véhicule.
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