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Les accidents :

 

 

Un accident de la route est dans la majorité des cas le résultat d'un choc entre un véhicule et un élément de l'environnement : un autre véhicule, un autre usager, un arbre, poteau ou animal.

Dans tous les cas, l'accident est au cœur d'un système composé de trois éléments :

  • l’homme ;
  • le véhicule ;
  • l'environnement.

Toutefois, il faut savoir que 92 % des accidents sont dus à un mauvais comportement du conducteur (négligence, inattention, fatigue, imprudence, prise de risque) lié paradoxalement à un excès de confiance.

 

 

Quelques chiffres révélateurs :

 

Chiffres :

Les données statistiques ont été déformées par les restrictions de circulation liées à la lutte contre l'épidémie de Covid en 2020 et 2021. Ces chiffres ne sont donc pas totalement fiables : il est très clair que, pendant les mois de confinement, la mortalité routière est très inférieure aux années précédentes à la même époque, tandis que les chiffres sont beaucoup plus "normaux" les autres mois. On considère donc que les chiffres de 2019 ont valeur de référence.

En 2021, il y a eu 2 944 personnes tuées dans un accident de la circulation en France métropolitaine, soit une mortalité routière en baisse de 9,2% par rapport à l'année 2019 où on totalisait 3 250 morts sur les routes de métropole.  

En 2021 toujours il y a eu 53 540 accidents corporels (soit un peu moins qu’en 2019, où on dénombrait 56 016 accidents), qui ont causé 67 057 blessés (alors qu'en 2019 le nombre de blessés était de 70 490).

Ces chiffres montrant de légères améliorations doivent être lus dans le contexte exceptionnel lié à la crise sanitaire, qui a entraîné des mesures de restrictions de déplacements en 2021, ce qui a réduit en partie le trafic routier.

Malgré ces chiffres encore alarmants, il faut noter que la mortalité sur les routes est en forte baisse. En 1972, il y avait 17 000 morts et en 2002, 7500.

Néanmoins, chaque jour, près de 10 personnes meurent encore sur les routes en France (hors contexte particulier lié à des restrictions de déplacement massives).

enlightenedLes victimes sont majoritairement des conducteurs de véhicules légers et des hommes. En 2021, les hommes représentent 78 % des morts sur la route. Et environ 80 % des personnes impliquées dans des accidents mortels sont des hommes.

Il faut savoir que la route est la première cause de mortalité chez les 15-24 ans : ils représentent environ 20 % des décès dans cette tranche d'âge. Ce sont souvent des accidents de nuit durant les weekends à cause de l'alcool et de la vitesse.

 

Voici les chiffres de 2019 par tranche d'âge (on évite les chiffres de 2020, qui sont déformés par les confinements liés aux mesures sanitaires) :

      Age

     Tués

 %

    0-14

   66

   3 %

   15-17

   87

   3 %

   18-24

   549

   17 %

   25-44

   899

   28 %

   45-64

   794

   25 %

   65-74

   317

   10 %

  75 ans

  et plus

 

  532   16 %

 

Les usagers les plus touchés sont les personnes les plus vulnérables, à savoir : les piétons et les motocyclistes : ensemble ils représentent 1 tué sur 3. La mortalité des cyclistes est en hausse constante : 227 cyclistes en 2021, soit presque 8% des tués... ce qui représente une augmentation de +54% depuis 2010 !

La grande vulnérabilité des conducteurs de motos vient de la combinaison vitesse importante / protection faible (pas de carosserie). Un motocycliste est tué dans 1 cas sur 2 lors d'un choc avec un autre usager.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les enfants (0 - 17 ans) meurent plus souvent en étant passagers d'une automobile (environ 55% des tués de cette tranche d'âge) qu'en tant que piétons. Le nombre de morts dans cette tranche d'âge était de 153 enfants tués en 2019 (tous modes de transport confondus) et de 186 enfants tués en 2021. Cela équivaut à 11 enfants tués pour 1 million d'enfants dans la population française : il peut sembler étrange de raisonner ainsi, mais c'est un outil qui permet de comparer avec d'autres pays. La moyenne européenne est de 8 enfants tués par million d'enfants : la France n'est donc pas bonne élève en la matière !

enlightenedLa différence de vitesse entre deux usagers est un facteur aggravant d'accident. Plus la différence de vitesse est grande entre deux usagers lors d'un accident, entre un piéton et une voiture par exemple, plus les conséquences de l'accident seront graves.

 

 

camembert accidents

 

Sachez également que les accidents de la route coûtent environ 50 milliards d’euros chaque année à la France.

 

Circonstances des accidents, attention aux idées reçues :

Pour ce qui est de l'environnement de conduite, il vaut mieux avoir un accident en ville.

Chaque année environ 70 % des accidents corporels ont lieu en agglomération. Mais ces accidents en agglomération n'ont tué que 32 % des personnes en 2021. Cela signifie que 2 tués sur 3 ont eu leur accident hors agglomération.

La mortalité est plus importante sur les routes départementales que sur les autoroutes. Les autoroutes sont donc des endroits plus sûrs, parce que ces types de routes sont entièrement pensées pour la sécurité, et que les accidents sont donc rares.

Pour ce qui est du lieu de l'accident (entendu comme la distance par rapport au domicile), le constat est sans appel : on meurt beaucoup plus souvent près de chez soi !

80 % des accidents mortels ont lieu dans le département du conducteur, le plus souvent lors de ses trajets quotidiens.

Autre chiffre pour illustrer le même phénomène : sur la totalité des enfants passagers tués dans des accidents de la route, 40 % le sont à moins de 3 kilomètres de chez eux. Il s'agit donc de petits trajets du quotidien, près du lieu d'habitation le plus souvent. La familiarité ne garantit donc pas du tout la sécurité !

C'est donc l'excès de confiance, qui entraîne un manque de vigilance, qui est l'une des premières causes des accidents. Et cet excès de confiance se produit plus facilement à proximité du domicile, sur des trajets familiers, à des endroits qu'on connaît (trop) bien.

Pour ce qui est du moment de l'accident (entendu comme le moment de la journée), les chiffres ne sont pas surprenants : conduire de nuit est plus risqué que de conduire de jour.

Même si le trafic est beaucoup plus faible la nuit, 45 % des automobilistes tués en 2021 ont eu un accident de nuit. Ce chiffre devient très important pour certaines catégories d'usagers particulièrement vulnérables : c'est ainsi que 77 % des piétons tués sur les routes hors agglomération le sont de nuit ! Malgré un trafic plus faible la nuit, le risque d'accident mortel est multiplié par 7.

Ceci s'explique par une visibilité réduite, mais aussi par des comportements de prise de risque qui augmentent (on est plus pressé de rentrer chez soi, on va plus vite parce que la route est libre, etc).

 

 

 

 

Les facteurs d'accident :

 

Nous allons voir que c'est encore le comportement du conducteur qui est à la source des accidents.

La vitesse est désormais le premier facteur d'accident mortel devant l'alcool : 32% des tués sont dus à une vitesse trop élevée. 1 conducteur sur 3 dépasse les limites autorisées malgré les dispositifs mis en œuvre comme les radars et les limitations ponctuelles.

L'alcool est le deuxième principal facteur avec 29 %.

La drogue est également à l'origine de 22 % des décès sur la route.

Le non-port de la ceinture de sécurité aggrave considérablement le risque d'être tué lors d'un accident : 20 % des tués n'étaient pas ou mal attachés.

enlightenedAttention à cette idée reçue : l’absence de ceinture de sécurité ne vous permettra pas de sortir plus vite du véhicule en cas d’accident. Vous risquez de très graves blessures.

 

Viennent ensuite d'autres facteurs que nous retrouvons dans les accidents :

  • la fatigue ou inattention : 10 à 20 % des tués mais la fatigue ou la somnolence est la cause d'1 tué sur 3 sur autoroute ;
  • l'usage du téléphone ;
  • la prise de médicaments ;
  • le refus de priorité ;
  • le non-respect des distances de sécurité.

 



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