Le téléphone : facteur d'accident

Le téléphone portable est aujourd’hui un objet incontournable qui ne sert plus uniquement à parler avec des interlocuteurs, mais connaît de nombreuses autres applications.

En plus des conversations que nous pouvons avoir au téléphone, ce dernier a donc de nombreux autres usages, et nous pouvons être tentés d'utiliser notre téléphone de l'une ou de l'autre de ces manières lorsque nous conduisons : appels, mais aussi messages écrits ou vocaux, applications diverses.

Dans tous les cas, en appel ou autrement, l’utilisation du téléphone est dangereuse et constitue la cause de nombreux accidents.

Ceci est particulièrement surveillé par les pouvoirs public. Non seulement les smartphones sont devenus très courants, mais ils présentent certaines applications sont très utiles aux automobilistes comme les GPS, les infos de trafic et de navigation communautaire ou encore les recherches de places de stationnement, de stations-essence ou de co-voitureurs.

Face à cette utilisation multitâche de notre téléphone et à son impact potentiellement désastreux sur la conduite, le législateur a décidé qu'il serait désormais interdit au conducteur ou à la conductrice :

de téléphoner ;

de téléphoner même avec un kit mains-libres ou une oreillette Bluetooth ;

de faire usage du téléphone, c’est-à-dire de le prendre en main pour le manipuler ou pour le regarder. Toute prise en main, même sans l’utiliser, est désormais strictement interdite lorsque vous roulez car le téléphone constitue une cause majeure de distraction.

L'usage du téléphone, quel qu'il soit : passer un appel, écrire un message ou simplement le tenir en main, est sanctionné d'un retrait de 3 points et d'une amende de 135 €.

En 2021, 430 426 infractions (contre 407 463 en 2019) ont concerné l’utilisation du téléphone/oreillette au volant. Il s'agit donc d'un comportement qui est loin d'être exceptionnel.

Les études sont formelles : 1 accident corporel sur 10 est causé par l’utilisation du téléphone en conduisant.

Téléphoner multiplie par 3 le risque d’accident selon une étude française. D'après l'OMS, on peut même considérer que le risque est multiplié par 4.

Ecrire un message multiplie le risque d’accident par 23 ! Lorsque vous rédigez votre message, vous pouvez ne plus regarder la route pendant presque 6 secondes. Cette durée est excessivement longue et dangereuse lorsque l’on sait que la distance de sécurité à maintenir pour pouvoir freiner à temps est de 2 secondes.

Or, malgré ces chiffres, 1 conducteur sur 2 avoue utiliser son téléphone lorsqu’il conduit. Et un tiers des conducteurs admet lire leurs messages et regarder leur téléphone dès qu’il sonne. Une étude a établi qu'on observait dans les grandes agglomérations une utilisation importante du téléphone : elle est plus marquée chez les conducteurs de véhicules utilitaires (camionnettes) avec 21,3 %, tandis que 14,2 % des cyclistes observés utilisent leur téléphone ou portent des oreillettes/casques et 5,9 % des conducteurs de véhicules de tourisme (automobiles). 

Néanmoins, certains usages sont encore autorisés. En effet, téléphoner grâce aux dispositifs intégrés au véhicule demeure autorisé. Cependant, notez bien que cela diminue fortement votre attention et peut vous faire détourner votre attention de la route.

Tous les usages du téléphone, même ceux encore autorisés, ont des effets négatifs et très dangereux sur la conduite. N’attendons pas que la loi change pour adopter certains comportements sécuritaires. Prenons juste l'habitude de ne plus téléphoner au volant.

Finalement, la plupart des conducteurs essaie de rentabiliser leur temps de trajet en passant des appels, en prévenant des contacts ou en prévoyant leurs futures occupations. Ce sont ces habitudes qu’il faut changer. Pourquoi ne pas considérer la conduite comme le moment privilégié du droit à la déconnexion ?

Vous êtes enfin injoignable et tranquille ! Profitez donc de ce moment !